L’accouchement physiologique n’est pas réservé aux domiciles ou aux maisons de Naissance. Ce n’est pas une mode ou un concept nouveau. L’accouchement physiologique c’est juste la femme qui met au monde un enfant sans intervention dans ce processus. Cela sous entend forcement, qu’il faut que le travail et la naissance se passe sans complications sous la vigilance continue d’une sage-femme qui y veille. Il est évidemment possible d’accoucher physiologiquement de partout y compris en maternité. Le rôle de la sage-femme est toujours que l’accouchement se passe du mieux possible, dans le respect de la femme. Mais aussi, de remettre la future mère au cœur de son accouchement.

La femme sait accoucher. C’est tout bête à dire et un peu simpliste mais vrai. L’accouchement, c’est une expérience folle, inconnue, multidimensionnelle, où le physique, le psychologique, le social et l’environnement sont intimement liés. En clair, ce n’est pas parce que notre corps va produire de l’ocytocine qu’on va accoucher. Il faut que la femme se sente en sécurité, aie confiance, sois prête et accompagnée… Il est important de prendre en charge la femme dans sa globalité et non la réduire à un utérus.

Les conditions favorables à l’accouchement physiologique

Alors bien sûr, il existe un savant jeu de balance entre toutes les hormones : l’ocytocine, l’endorphine, les catécholamines. Elles sont imbriquées. Par exemple un état de stress, des lumières vives augmentent la sécrétion des catécholamines qui inhibent la production d’ocytocine (hormone qui permet de déclencher le travail et qui favorise l’attachement de la mère à son bébé).

L’accouchement, c’est un peu comme un marathon : ça se prépare : qui aurait l’idée saugrenue de courir 42 km un matin sur un coup de tête ? Et bien, c’est la même chose pour accoucher. La préparation est importante parce qu’elle va aider la femme à construire la confiance en sa capacité à donner naissance. Il faut l’aider à réaliser que l’accouchement lui appartient avant tout et cette prise de conscience amène la femme à mobiliser ses ressources intérieures.

La femme a besoin d’être soutenue, accompagnée, encouragée, écoutée, valorisée par la personne avec qui elle partage sa vie, ou par une proche personne, par des professionnels, et/ou une personne accompagnante. Aider la femme en travail au moyen de différentes stratégies ( détente/bain/positions/mobilisations) lui permet de ressentir moins de douleur et de vivre une expérience plus positive de l’accouchement.

Ce qui va influer et aider la femme pendant le travail c’est bien entendu d’être dans un lieu qu’elle connaît, entourée, pouvoir se relaxer, bouger. Les études ont démontré que la mobilité maternelle permet une meilleure circulation foetomaternelle, une meilleure oxygénation, des contractions efficaces, une baisse du temps de travail, la facilitation de la descente foetale, et une baisse de traumatismes périnéaux. Elles doivent être encouragées à bouger librement pendant le travail et à accoucher dans les positions qui leur conviennent.

La puissance au feminin

En effet, la douleur pendant le travail doit être démystifiée : c’est une douleur naturelle, normale et saine. C’est le signal que le processus du travail est en cours, et donc elle doit être un allié pour faire avancer le travail. Il faut apprivoiser cette douleur, la rendre supportable, la contrôler, s’abandonner.

Les femmes qui accouchent doivent être actrices de leur accouchement ce qui signifie qu’elles doivent être impliquées dans les décisions pendant toute la durée de ce dernier ce qui leur permettra d’être en confiance, d’avoir confiance en elle lors de l’accouchement mais aussi d’avoir confiance en son future rôle de mère, pour éviter un accouchement prématuré.

Aujourd’hui c’est Tiphaine qui prend la parole. Elle est sage-femme à la maternité et vous la connaissez peu-etre gràce à son compte Instagram aussi inspirant que loufoque où se côtoie toutes les interrogations féminines et quelques clips déjantés. Je la laisse se présenter: Tiphaine, sage-femme depuis 10 ans, j’ai exercé dans diverses maternités du niveau 1 au niveau 3 en France métropolitaine et ailleurs ( Mayotte) avant de poser mes bagages dans une maternité a taille humaine de niveau 2b avec 1600 accouchements par an. J’ai fait un DU de gynécologie. On exerce dans différents services : consultations, salle d’accouchement, cours de prépa, suite de couches, centre d’orthogenie.