Voilà le témoignage de Laurène qui a donné naissance à Malo à PHAM en 2020

Nous sommes le 23 Juin 2020, nous sortons de confinement depuis environ 1 mois… Le terme de la grossesse approche, il est défini au 25 Juin et mon corps ne me montre aucun signe de travail. Je me prépare avec tristesse à l’éventualité d’être déclencher et donc, de ne pas vivre l’accouchement que je m’étais préparer à vivre… Un accouchement naturel, physiologique, loin des salles d’accouchement de maternité. 

Ce jour là, ma Maman est venu à la maison pour le goûter. Matis avait envie de glace et il n’y en avait plus dans le congél… Je pars donc acheter des glaces à la supérette. Nous passons l’après-midi à jouer, discuter et se baigner. Au départ de ma Maman, en fin d’après midi, Matis à souhaité partir avec elle pour dormir chez ses grands parents… Chose surprenante car il avait du mal à nous quitter depuis le confinement. Ils s’en vont et nous laissent Romain et moi, seuls !On ne sait même plus quand était la dernière fois qu’on s’est retrouvé que tous les 2. Nous sommes un peu déroutés mais heureux de passer ce temps en amoureux. On se fait beaux, on part au Resto (le premier depuis des mois…), on s’installe au bord de la piscine en rentrant, on déguste une tisane et on refait le monde… On ne voit pas le temps passer, on est bien, heureux d’être juste à 2…La soirée s’achève, je reçois un message de ma maman qui me dit que tout se passe bien chez eux, qu’ils ont passé une belle soirée et que Matis dort profondément; je m’endors dans les bras de mon amoureux.


Il est 1h45 lorsque une contraction me réveille. Je reste au lit en attendant de voir ce qu’il se passe… J’ai une légère douleur dans le bas du dos, je ne suis pas bien allongée. Je me lève, j’ai une gène qui persiste dans les reins mais rien d’intense. Je sais, je sens que mon corps se prépare à accueillir mon bébé mais je ne veux pas y croire. La maison est plus que propre, j’ai passé les 2 derniers mois à la lustrer… j’ai besoin que tout soit parfait pour ce bébé. Je passe l’aspirateur dans le salon. Romain dort profondément… Les contractions sont assez proches mais peu intenses et surtout, elles restent localisées dans mon dos, ce qui me met de gros doutes sur la piste de contractions de travail. Je prends une douche, je me détend. Je me dis qu’elles vont passer. Puis je me recouche, mais je ne peux pas rester allonger. Les contractions s’intensifient. Je chuchote alors à Romain « Je crois que tu vas bientôt rencontrer ton bébé ». Il sourit et me répond encore à moitié endormi « C’est vrai ? »Je redescend et là, tout s’amplifie d’un coup… Les contractions deviennent de plus en plus douloureuses et de plus en plus rapprochés. Romain descend quelques secondes après moi et veut téléphoner à notre sage femme, Quitterie.

Je lui dit d’attendre, on a le temps… Et surtout que je ne voulais pas la déranger en pleine nuit, si je n’étais pas sûr que ce soit le moment… Je le vois un peu inquiet, il aimerait bien l’appeler… J’essaye de m’habiller mais les contractions me laisse très peu de répit, elles sont espacées d’à peine 3 minutes. Je m’accroupi à chacune d’elles…Il est 4h, Romain ressent ma détresse et décide d’appeler notre sage femme. Il lui explique la situation, j’entends le stress dans sa voix. Elle nous donne rendez vous à 4h45 à la Maison de naissance de Bourgoin-Jallieu (PHAM) Romain m’aide a finir de m’habiller et sort immédiatement préparer la voiture, allumer le moteur, protéger mon siège, installer celui du bébé, mettre les sacs dans le coffre. Je sens l’impatience monter en lui, il veut partir. Nous sommes à 15 minutes de la PHAM, Je lui demande du temps , lui expliquant que je préfère attendre à la maison que dans la voiture (notre sage femme venait de Lyon, à 25 minutes de route). Quelques minutes plus tard, nous voilà parti, le trajet en voiture me provoque des douleurs insupportables dans le bassin. Je suis mal, je m’appuie sur mes mains pour que mes fesses ne touchent pas le siège tellement chaque petite vibration me fait mal. Les contractions arrivent toutes les minutes… À la fin du trajet, je pense qu’elles me laissaient seulement 30 secondes de répit. Nous arrivons à la PHAM, notre sage femme n’est pas encore là, elle arrivera 5 minutes après nous. En attendant, je suis à genoux dehors, mes bras sur le siège de la voiture, garée à 2 mètres de la maison de naissance. Quitterie est là ! Elle ouvre la maison… Moi j’attends que la contraction passe pour me lever, puis, une fois debout, j’attends qu’une autre contraction passe pour parcourir ces immenses 2 mètres qui me sépare de l’endroit où mon Bébé va venir au monde. J’entre dans la pièce, les lumières sont tamisées, il fait bon, l’ambiance est rassurante. Je m’effondre sur les tapis à l’entrée de la pièce, je n’ai pas la force d’aller plus loin. Romain est là, ses mains sur mon dos. Il m’encourage et me dit que c’est très bien, que je suis forte.

Je suis en appui sur mes bras, je sens tout mon poids sur eux mais il n’y a que cette position qui soulage la douleur de mes contractions. On fait rouler le ballon jusqu’à moi pour que je puisse m’en servir d’appui mais le contact de celui ci contre mon ventre m’est désagréable, je l’éjecte et me remet dans la position initiale. Romain prend alors la place du ballon pour me permettre de me reposer sur lui. Mes mains enfoncées dans ses cuisses, ses mains à lui qui me caressent le dos et les épaules en me félicitant encore. Quitterie me propose alors de me faire couler un bain, afin que mon corps soit plus léger si je veux rester dans cette position. J’accepte avec plaisir ! Elle a juste le temps de sortir la piscine. Je lui dit que ce n’était pas la peine finalement, qu’il était là…Mon bébé arrive et l’envie de pousser est là.

C’était le moment, je pousse et je sens une brûlure intense, ma sage femme m’encourage, elle me dit de continuer comme ça, que c’est parfait et qu’il est bientôt là. Je sens la fatigue parcourir tout mon corps, je dois puiser de la force très profondément en moi… Romain est devant moi, il m’encourage lui aussi, avec une fierté immense. Je pousse encore et je demande à Quitterie s’il est là ? « Ça y est c’est terminé ? » Elle me dit qu’il est presque là, que la moitié de son visage est dehors, que c’est parfait. La pensée qu’il reste ses épaules à passer après, me décourage! Mais je sais qu’il n’y a pas d’autre option que de pousser encore. Je prend une inspiration en attendant une petite contraction que je ressent à peine et j’essaye de suivre cette vague qui me donnera la force de pousser encore et enfin avoir mon Bébé dans mes bras. Il est 5h11, Malo arrive dans une extrême douceur… Je ne peux pas l’accueillir en le tenant dans mes mains car mes mains sont incapables de se décoller du sol. Je m’assois alors difficilement pour pouvoir le prendre contre moi. Romain passe derrière moi afin que je puisse reposer mon dos sur lui… Malo est sur ma poitrine, le cordon entre nous 2 qui bat encore et les bras de Romain qui nous entourent. C’est le Moment le plus magique de toute ma vie! Quelques minutes plus tard, nous nous installons plus confortablement sur le lit, Mon bébé à mon sein, le cordon qui nous lie encore. Je fait la connaissance du 2ème amour de ma vie, les yeux déjà grands ouverts qui nous regardent, ses petites mains qui enlacent mon sein et son odeur de bébé…

J’aurais aimé que ce moment dure toujours. On était juste bien, nous 3 allongés, Nos 4 yeux rivés sur notre Bébé si parfait. On l’observe, les regards attendris et tellement fiers de lui.
À 9h30, Norte sage femme nous donne le feu vert pour rentrer à la maison.

Notre Petit chat a saisi l’opportunité parfaite d’avoir ses 2 parents entièrement disponibles pour se décider à découvrir le monde ce 24 Juin. Et j’en garde un souvenir tellement fort ! Cet accouchement a été pour moi un moment tellement magnifique. C’était une expérience unique de laisser mon corps être si puissant pour donner la vie, d’avoir une totale confiance en lui et en mon esprit (ce qui est assez rare dans mon cas). La décision d’accoucher totalement naturellement nous a beaucoup questionné avec Romain, qui avait peur des « risques » et de ne pas pouvoir bénéficier des soins médicaux « au cas où »… On a beaucoup discuté, on a pesé le pour et le contre et on a fait notre choix dans la conscience la plus totale. Et depuis ce jour, je n’ai jamais plus douté de mes capacités et je n’ai jamais plus eu peur de ne pas y arriver. J’ai appris à comprendre la douleur, je savais qu’elle serait mon allié, que mon corps sera capable de la rendre moins difficile à tolérer et qu’il me permettra de rencontrer mon bébé de la manière la plus douce et approprié pour lui et pour nous en tant que parents. Et c’est juste unique et indescriptible. 

Et pour la petite histoire magique et qui m’émeut beaucoup: à 5h, Matis s’est réveillé sans parvenir à retrouver le sommeil… Il a fini sa nuit dans le lit de ses grands parents en leur disant qu’on lui manquait, exactement à l’heure de la naissance de son petit frère.

S’en est suivi la rencontre de nos 2 petites merveilles, quelques heures après notre retour à la maison. Je crois que Matis ne réalisait pas vraiment que ce minuscule petit bébé allait bousculer nos vies à tous les 3 et surtout la sienne… Mais son petit frère était enfin là, il le trouvait « Troooop Mignon » et c’était bien ça le plus important.