Interview de Marion, Sage-femme à la Maison de Naissance de Grenoble

Je m’appelle Marion Descarpentries, je suis sage-femme à la Maison, Maison de Naissance à Grenoble. J’ai fait mes études de sage-femme à Grenoble, j’ai été diplômée en 2008. J’ai commencé à travailler à l’hôpital à Valence puis après deux ans je suis revenue sur Grenoble où j’ai effectué beaucoup de remplacements dans des cabinets libéraux sur l’agglomération. Rapidement, j’ai intégré le Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble, qui est l’établissement partenaire de la maison de naissance où je travaille actuellement.

Comment et/ ou pourquoi avez-vous eu envie de devenir sage-femme ?

Lorsque je suis entrée en fac de médecine, je me destinais à devenir médecin du sport, et puis le concours en a décidé autrement ! J’ai choisi sage-femme, aujourd’hui je ne regrette aucunement ce choix.

Pourquoi choisir d’exercer en Maison de Naissance ?

Lorsque le décret autorisant les maisons de naissance en France est paru en 2015, j’étais enceinte de mon troisième enfant. J’ai participé à toutes les réunions préparatoires avec lui au sein ! Depuis que je suis entrée à l’école de sage-femme, c’est de cette manière-là que j’avais envie d’exercer. On est au cœur de notre métier, le suivi global, accompagner les couples dans la physiologie de la naissance, leur permettre de vivre pleinement leur grossesse et leur accouchement. Tout ça me nourrit !

Comment définiriez vous votre rôle/ votre place pour les couples que vous suivez ?

Aujourd’hui, je dirais que mon rôle est de replacer les femmes et les couples au centre. Je les aide à prendre confiance en leurs capacités. Elles ont tout en elles, je suis seulement témoin de la puissance des femmes. Je trouve que c’est une belle mission de diffuser ce message et de voir que ça marche, dans une ère où les naissances ont tendance à être hypermédicalisées.

Comment vous organisez-vous au quotidien ?

Malheureusement, le suivi global signifie astreinte et disponibilité 24h/24h, une semaine sur deux, puisque nous suivons les femmes en binôme à Grenoble. Ce système est difficilement compatible avec une vie de famille. J’ai trois enfants en bas âge, et à chaque fois que je suis d’astreinte, il y a quelqu’un avec moi pour pouvoir les garder si je dois partir rapidement. Ça demande pas mal d’organisation, et une grande disponibilité de mon conjoint. Mes enfants le savent et l’ont bien compris, mais je sais que je ne tiendrai pas éternellement avec ce rythme de vie.

Quel est votre meilleur souvenir de votre vie de sage-femme ?

Mon meilleur souvenir de sage-femme date de 2011. J’effectuais ma première garde au pied levé en salle d’accouchement au Groupe Hospitalier Mutualiste de Grenoble. La garde était calme, il était 2h du matin, et la sage-femme avec qui j’étais cette nuit-là a reçu un appel. Elle me dit, il y a une sage-femme qui arrive pour accoucher, je vais m’en occuper, je la connais.

Lorsque cette fameuse sage-femme est arrivée, j’ai découvert qu’il s’agissait en fait de ma précieuse amie Sophie, avec qui j’ai fait mes études de sage-femme. Lorsqu’elle m’a vue, c’était comme une évidence, je ne devais pas être là pour cette naissance et puis voilà, j’étais là. Elle a rapidement donné naissance naturellement à son fils, dont je suis devenue la marraine.

Quand je repense à cette naissance, je me dis que oui, le fait de connaître la personne qui sera là le jour J, permet de gagner en confiance et facilite forcément l’ouverture de toutes les portes !

Que vous souhaitez pour l’avenir ?

Pour l’avenir, je me souhaite encore plein de belles naissances naturelles, dans l’eau ou sur le tapis de la maison de naissance, et puis peut-être de travailler en trinôme pour garder un peu plus de temps avec ma famille.

sage-femme

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