Petit tour d’horizon des Maisons de Naissance dans le monde et retour sur les études réalisées sur le sujet.
Ce que l’on peut constater un peu partout, c’est que le plus souvent les ouvertures de ces structures sont à l’initiative des femmes elles-même qui ont souhaité une alternative à la préparation à l’accouchement et à la naissance en milieu hospitalier.
Petit historique
La première maison de naissance a ouvert aux Etats-Unis en 1975 sous le nom de « birth center ». Aujourd’hui, le pays en compte plus d’une centaine. Dix ans après, en 1985, c’est l’Allemagne qui ouvre la première maison de naissance en Europe, suivie de près par la Suisse.
A cette époque, la France aussi est sensible au sujet, et sous l’impulsion de Suzanne de Béarn, sage-femme, et d’un groupe de parents mobilisé, une Maison de Naissance ouvre à Sarlat en 1986, juste à côté de l’hôpital. Elle contient cinq chambres et ce lieu perdurera jusqu’en 1999 sous différents noms. Il est fermé suite à une décision de justice pour non-conformité d’un établissement de santé.
Pendant ce temps, les maisons de naissance se sont installées dans de nombreux pays d’Europe. Nous en comptons en Grande-Bretagne, en Belgique, en Autriche, en Suède, en Italie, en Espagne, au Danemark, en Hongrie, aux Pays Bas, mais aussi au Québec, outre-Atlantique.
Partout, les études sont concluantes et la satisfaction des femmes au rendez-vous. Petit à petit, les maisons de naissance ont gagné toute légitimité dans ces pays. L’Allemagne en compte une centaine, le Québec en compte 17.
Pourtant la France reste prudente et l’expérimentation ne débutera que fin 2015. En effet, la médicalisation est devenue la norme en matière d’accouchement en France (80% de péridurale, 30% d’épisiotomie par exemple). Alors qu’à l’inverse, les couples sont en demande croissante d’une prise en charge plus douce et moins technisée. Le CIANE (Collectif interassociatif autour de la naissance) montre qu’en 2011, 57% des femmes souhaitent bénéficier d’une liberté de mouvement pendant le travail, gérer elles-mêmes leur douleur et ne pas se voir infliger des gestes médicaux invasifs (contre 36% en 2005).
Que disent les études sur le sujet?
Nous disposons d’un grand nombre d’études sur les maisons de naissance, puisque celles-ci existent depuis de nombreuses années dans plusieurs pays. Très rapidement, dès les années 1990, les études américaines démontrent la sureté des « birth centers ». D’autres études vont même prouver des taux de mortalité périnatale plus bas qu’en milieu hospitalier, même si c’est toujours difficile de comparer puisque les conditions de prise en charge sont différentes (en maison de naissance ne sont acceptés que les bébés bien à terme, estimés à un poids raisonnable, etc.). La littérature médicale sur le sujet est assez vaste à ce jour, et toutes les conclusions démontrent un niveau de sécurité équivalent à celui de l’hôpital. Une chose change cependant : les taux de satisfaction qui sont beaucoup plus élevés en maisons de naissance. Une étude canadienne de 1997 s’est intéressée de près à cette satisfaction et l’explique par trois facteurs:
- les qualités humaines de la sage-femme (disponibilité, respect de la physiologie, générosité du temps passé),
- la prise en charge de la femme par elle-même, empowerment,
- l’implication du père et de la famille.
- Sources:
- Article Le Monde Les maisons de naissance, un accouchement hors de l’hôpital
- Le Ciane
- Maison de Naissance: revue de litterature
- Wikipedia
Article rédigé par Debohra